Pathologies neurologiques centrales

Patrick Vandecasteele

Les patients atteints de pathologies neurologiques centrales peuvent bénéficier de rééducation spécifique qui concernera plutôt l'équilibre. Il s'agira généralement d'une rééducation à type d'entrainement spécifique au long-cours permettant au patient de conserver, voire d'améliorer son équilibre debout, sa marche, donc son autonomie ou de diminuer des sensations de tête ébrieuse.

Pathologies neurologiques centrales
Vidéo anatomie du cervelet. Pr Belahsen Mohammed Faouzi. Réalisation Ben Brahim Mohammed.

Pathologies neurologiques centrales
Vidéo ci-dessus: Get-up-and-go Test comparatif effectué avant, puis après rééducation de la coordination motrice et de l'équilibration dans les suites d'un accident vasculaire cérébral.
Et exercices d'équilibration et contrôle moteur sur plate-forme Biorescue sur système à coussin d'air Equistab. Avec système anti-rebond, ce qui le rend accessible aux pathologies neurologiques, même spastiques, du fait de l'amortissement réglable du plateau, ainsi que des faibles amplitudes utilisées.

Pathologies neurologiques centrales
Test de coordination motrice et de rapidité d'exécution sur plate-forme Biorescue, avec graphique comparant le stimulus visuel et les transferts d'appuis plantaires du patient.

Pathologies neurologiques centrales

De l'examen neurologique.
Tout rééducateur vestibulaire doit savoir pratiquer un examen neurologique complèt.
Le diagnostic des syndromes cérébelleux par l’étude des mouvements oculaires lors de l'examen neuro-ophtalmo est fondamental:

Parmi les nombreuses pathologies pouvant induire des troubles de l’équilibre figurent les syndromes cérébelleux. La recherche d'arguments en faveur d'une dysfonction du cervelet est donc une étape importante dans l'exploration d'un trouble de l'équilibre et, dans ce contexte, l'examen attentif de la motricité oculaire est essentiel. En effet, les structures du cervelet impliquées dans le contrôle de la posture sont en partie similaires ou proches de celles qui participent au contrôle des mouvements oculaires. Un examen oculomoteur pourra donc révéler des anomalies dont certaines sont spécifiques d’un dysfonctionnement du cervelet.
La recherche d’anomalies en faveur d'un syndrome cérébelleux oculomoteur comprend un interrogatoire, un examen clinique et éventuellement un enregistrement des mouvements oculaires
L’interrogatoire recherche des arguments en faveur d’une diplopie non paralytique (diplopie binoculaire, fluctuante, non systématisée car sans parésie oculomotrice), d’une altération du gain du réflexe vestibulo-oculaire (oscillopsies lors des mouvements rapides de la tête) de et de vertiges visuels (trouble de l’équilibre induit par le mouvement de l’environnement visuel).
L’examen clinique des mouvements oculaires analyse successivement la fixation (avec la vergence et le réflexe vestibulo-oculaire), les saccades et la poursuite.
L'examen de la fixation observera la position et l'alignement des globes en position centrale et excentrée, recherche un décalage des globes (phorie ou tropie), une skew deviation alternante et des mouvements oculaires anormaux tels que des ondes carrées (intrusions saccadiques non spécifiques d'un syndrome cérébelleux sauf si d'amplitude supérieure à 5°) et surtout un nystagmus du regard latéral ou un nystagmus battant en bas, tous deux très évocateurs d'un syndrome cérébelleux. La vergence, analysée en demandant au sujet de regarder une cible se rapprochant de lui, rapidement ou lentement, est fréquemment altérée chez les patients cérébelleux mais sans spécificité. Le réflexe vestibulo-oculaire peut être évalué simplement par le "head impulse test", à la recherche d'une saccade de correction traduisant une altération du gain de ce réflexe. Une saccade de correction réalisée en sens inverse de la rotation des yeux, traduisant un gain supérieur à 1, est plus particulièrement évocatrice d'une pathologie du cervelet.
L'examen des saccades horizontales est réalisé tête fixe, en demandant au patient de regarder successivement une cible située droit devant lui et une cible située sur sa droite ou sur sa gauche. On observe la vitesse des saccades, leur conjugaison et surtout ici leur précision, à la recherche d'une hypermétrie des saccades, très en faveur d'un syndrome cérébelleux. Cette hypermétrie est aussi recherchée lors des saccades de retour au centre (saccades centripètes), et on procéde de la même façon pour les saccades verticales.
La poursuite sera analysée en demandant au patient de suivre attentivement des yeux une petite cible se déplaçant lentement devant lui. Une dysfonction du cervelet peut se traduire par un aspect anormalement saccadé de la poursuite, mais sans spécificité.